Il suffit parfois de quelques jours de vacances pour se rendre compte des méfaits du stress.
Vous êtes au bord de l’eau, tranquillement allongé sur votre transat, loin des soucis du quotidien et vous vous rendez compte que votre mal de dos a disparu, que vos aigreurs d’estomac ont disparu ou encore que vos jambes ont dégonflé.
Aucune magie là-dedans, simplement les manifestations du stress sur votre corps se sont dissipées avec un peu de repos et un certain éloignement avec ce qui vous met habituellement sous pression.
Ceci est très révélateur de ce que le stress peut engendrer et de ces méfaits, qui peuvent aller bien au delà de simples désagréments passagers.
Qu’est ce que le stress ?
Cela peut sembler énorme mais près de 60% des consultations chez le médecin sont liées au stress et aux troubles qu’il engendre.
Comment expliquer les effets dévastateurs du stress sur notre équilibre et sur notre santé?
On peut voir le stress est une réponse normale d’adaptation de notre organisme aux contraintes et aux agressions qu’il subit. Il provoque des réactions en chaîne qui nous permettent de mieux faire face et de retrouver un état “normal”.
Le processus du stress comprend plusieurs phases :
1- La phase d’alarme. Pour réagir à l’attaque du stress, l’organisme stimule les glandes surrénales pour qu’elles libèrent de l’adrénaline afin que le corps puisse réagir immédiatement. Le rythme cardiaque s'accélère, la tension artérielle augmente, certains muscles se contractent et du glucose est libéré dans le sang.
2- La phase de résistance. D'autres hormones sont ensuite libérées, notamment le cortisol (qui va venir réguler la tension artérielle, la fonction cardiovasculaire et la fonction immunitaire), la dopamine (hormone du plaisir), des endorphines (hormones du bien-être), la sérotonine (hormone du sommeil et de l'apaisement).
Ceci va enclencher une réaction de détente permettant à l’organisme de retrouver son équilibre.
Seulement, il arrive que les sources de stress se prolongent ou qu’elles soient répétées.
Notre organisme rentre alors dans une phase d’épuisement.
Les hormones qui sont normalement produites afin de gérer les situations stressantes sont alors sécrétées quasi-continuellement ce qui demande des efforts bien trop importants à l’organisme. Celui-ci s’en retrouve épuisé et n’est alors plus en mesure d’assurer pleinement ses fonctions.
Ceci crée potentiellement de nombreux dérèglements, plus ou moins graves selon notre capacité et nos ressources pour gérer le stress, ainsi que selon la durée, l’intensité et la fréquence de l’exposition aux sources de stress.
Les manifestations somatiques du stress
Les manifestations somatiques (c’est à dire “sur le corps”) du stress chronique sont nombreuses et parfois insoupçonnées. Elles sont souvent gênantes, au point d’affecter considérablement la vie des personnes qui en souffrent.
Ces mêmes personnes font souvent le tour des médecins, pensant qu’il y a une autre cause, alors que le stress chronique explique parfaitement leurs troubles.
Parmi ceux-ci:
Les troubles du sommeil
C’est manifestation la plus connue. Les troubles du sommeil sont, en cas de stress, souvent difficiles à étiqueter car il s’agit d’une association de difficultés à s’endormir, de réveils nocturnes, de cauchemars et de mauvaise qualité de sommeil ainsi que de réveils précoces.
Ces troubles contribuent à la fatigue générale et tendent à l’alimenter.
La fatigue
Cette fatigue n’est pas uniquement causée par les troubles du sommeil, elle peut même exister lorsque l’on dort bien. Elle est inexpliquée, n’est pas causée par des efforts physiques inhabituels et elle n’est pas réparée par le repos.
Elle s’explique par le fait que nos ressources sont réduites car épuisées par le stress, que l’on récupère moins bien. Bref, que notre organisme est à bout.
La prise de poids
Le stress constitue un facteur étonnant mais non moins réel de prise de poids.
Un peptide (le Y2) produit par l'hypothalamus, et dont le taux augmente en cas de stress pourrait stimuler la masse grasse, notamment au niveau du ventre.
De plus, un taux de cortisol élevé, souvent retrouvé chez des personnes en état de stress chronique, est également facteur de prise de poids. En effet, cette hormone joue sur la glycémie, ce qui peut engendrer de manière directe, des fringales et plus indirectement une prise de masse grasse au niveau de l’abdomen.
La baisse de l’immunité
Le stress chronique engendre une vulnérabilité de l’organisme face aux infections. On pense bien sûr au classique rhume mais la grippe, l’angine, ou encore, selon les fragilités personnelles, le l’herpès, l’otite, la cystite , etc. sont courantes.
En somme, si vous tombez davantage malades que vos proches, le stress peut-être un raison.
Les tensions musculaires
Les douleurs et la fatigue musculaires sont également courantes. Ce phénomène est dû à l'imprégnation d'adrénaline qui nous prépare à bondir, à fuir devant le danger. À force de trop de contractions involontaires, les muscles se fatiguent et deviennent douloureux.
Les maux de dos (lombalgies) directement attribuables au stress en font également partie.
Les migraines
On remarque que les personnes migraineuses ont souvent une réactivité accrue au stress et que le stress est souvent un élément déclenchant. Elles deviennent souvent fréquentes et invalidantes. En contrepartie, la fréquence et l’intensité des crises migraineuses devient une source de stress pour les personnes qui en souffrent.
En outre, les maux de tête de type céphalée de tension, siégeant autour des yeux, au front, aux tempes et à l’arrière de la tête comme un casque trop serré et donnant l’impression d’avoir la tête dans un étau sont également souvent causés par le stress.
Les troubles digestifs
Des brûlures d’estomac (allant parfois jusqu’à l’ulcère) au syndrôme du colon irritable, en passant par les problèmes de digestion et les hémorroïdes, aucun niveau de la sphère digestive n’est épargnée par le stress.
Si le stress chronique n’est pas nécessairement la cause principale (par exemple pour l’ulcère où l’on sait aujourd’hui que l’Helicobacter Pylori est le responsable majeur), il est un facteur aggravant important- d’autant qu’il s’alimente souvent de café, d’alcool et de tabac…
Les manifestations cutanées
Les pics de cortisol engendrés par le stress provoque eczéma, psoriasis ou acné chez les personnes concernés ou prédisposés.
Le stress est également un facteur aggravant pour les mycoses cutanées.
On comprend bien que pour toutes ces manifestations, traiter uniquement les symptômes sera inutile et qu’il faut parvenir à prendre le stress à bras le corps afin de pouvoir être durablement soulagé et de prévenir les complications.
Les complications du stress chronique
Au delà de ces manifestations qui, si elles sont gênantes restent relativement bénignes, le stress peut avoir des complications plus dramatiques notamment dans le cas du développement des pathologies cardiaques.
Il semble important de signaler que le stress est souvent corrélé à la poursuite de conduites à risque, facteurs de maladies coronariennes: alcool, tabac, junk food, manque d’exercice...
Mais, il est aujourd’hui fréquent pour les cardiologues de recevoir en consultation ou d’accueillir ou en urgences des patients, souvent jeunes, pour des AVC ou des infarctus du myocarde. Chez eux, le seul facteur pouvant expliquer ces dramatiques accidents est le stress intense et prolongé.
Au Japon, on parle même de karôshi pour désigner un surmenage professionnel majeur entraînant le décès par arrêt cardiaque. Un des mécanismes essentiels de ces problèmes coronariens de l’adulte jeune paraît être lié à une hyper sécrétion d’adrénaline qui est néfaste pour le cœur, en particulier par le biais d’une accélération de la fréquence cardiaque.
S’il est difficile aujourd’hui d’établir une causalité franche entre affections cardiovasculaires et stress, il n’en demeure pas moins que la corrélation est plus que fréquente et doit contribuer à inciter à la vigilance.
Le stress constitue également un facteur d'exacerbation de certaines maladies chroniques aux causes multi-factorielles ou méconnues telles que la fibromyalgie, le syndrome de fatigue chronique, l’asthme, la polyarthrite rhumatoïde ou encore l’endométriose. Il est montré qu’un stress chronique va contribuer à augmenter la fréquence des crises et/ou accentuer les douleurs.
À ce point, il semble important de revenir sur une idée reçue: ni le SIDA (maladie due au développement d’un virus dans l’organisme) ni les cancers (liés à un développement tumoral anarchique favorisé) ne sont causés par le stress chronique. Pour ces pathologies, tout ce que l’on peut dire, à l’heure actuelle, c’est que le stress rencontré par les patients dégrade encore davantage leur qualité de vie.
Comment prévenir les méfaits du stress?
Face aux conséquences et aux complications du stress chronique, il est important de prendre les devants et d’éviter que le stress s’installe.
Évidemment, il faudrait pouvoir supprimer les causes du stress mais c’est souvent impossible.
L’idée est davantage de nous donner les moyens de mieux résister au stress et de parvenir à mieux le gérer.
Pour ce faire, il est bon d’avoir plusieurs cordes à son arc:
Adoptez un mode de vie anti-stress:
Veillez à respecter vos rythmes de sommeil et de vous reposer suffisamment. En effet, dormir 6 heures par nuit au lieu des 8 heures recommandées augmente de 50% le taux de cortisol dans le sang. N’hésitez pas à faire une petite sieste si le besoin s’en fait sentir.
Utilisez des “outils” à l’efficacité prouvée comme:
- La respiration abdominale,
- La sophrologie,
- Les thérapies comportementales et cognitives,
- Le sport, notamment le Yoga, la natation, le Qi Gong, le Tai Chi,
- Les sorties dans la nature,
- La musique, le chant, la danse, la peinture… ou toute autre activité créative.
Comblez votre déficit en magnésium
Le stress est un véritable cercle vicieux: non seulement il induit des pertes accrues en magnésium induisant des carences mais ces carences participent elles-mêmes à alimenter le stress.
Pour commencer, effectuez une cure correctrice - ou d’ “attaque” qui vous permettra d’atteindre les 600mg nécessaires pour combler une carence. Choisissez de préférence pour un complexe dit de “troisième génération” contenant un sel de magnésium non laxatif (citrate de magnésium, glycérophosphate de magnésium), en rétenteur cellulaire comme la taurine et des nutriments aux effets agissant de manière coordonnée : vitamine B6 et arginine.
Répartissez les prises en trois fois durant la journée afin de permettre une meilleure stabilité du taux de magnésium.
Dans les cas de stress ponctuels (examens, déménagement, etc.), un mois de cure d’attaque suffit. Dans les cas plus sévères, elle pourra durer jusqu’à six mois. Vous sentirez quand votre déficit sera comblé car une bonne part des manifestations somatiques du stress disparaîtra.
Une fois cette cure initiale achevée, il conviendra de trouver votre rythme de croisière en matière de supplémentation en magnésium et de savoir écouter votre corps et votre niveau de stress pour la réguler. Pour cela diminuez progressivement les doses de magnésium et voyez à quel dosage les symptômes commencent à revenir.
Mangez anti-stress
L’alimentation joue un rôle précieux dans la lutte contre le stress et ses effets délétères.
Elle vous permettra notamment d’accroître vos apports en magnésium de favoriser son assimilation et d’éviter ses principaux inhibiteurs.
Elle est également une clé pour mieux réguler votre taux de cortisol et rééquilibrer votre organisme mis à mal par le stress chronique.
Vous privilégierez :
- Les eaux minérales riches en magnésium,
- Les céréales complètes ou semi-complètes, de préférence sans gluten,
- Le lait de soja enrichi en calcium, les yaourts au soja si possible au bifidus, le tofu,
- Les légumes secs,
- La patate douce,
- Les bananes,
- Les oléagineux : amandes, noisettes, noix de cajou…,
- Les fruits et légumes qui contiennent en plus des anxioxydants et des polyphénols qui permettent de lutter contre l’inflammation,
- Du chocolat noir,
- Les poissons gras et des fruits de mer, riches en oméga-3 et en taurine.
Et vous éviterez :
- La café, que l’on remplacera par du thé (vert de préférence),
- Les sodas, auxquels vous préférerez les jus de fruits et les smoothies,
- Les excès d’alcool,
- Les produits laitiers et notamment le lait de vache,
- Les aliments à index glycémique élevé.
Équilibrez vos apports journaliers afin d’avoir au moins trois prises alimentaires par jour pour éviter l’hypoglycémie. En effet, le cortisol est également libéré lorsque le taux de sucre dans le sang est trop bas ou lorsqu’il est soumis à de trop grandes variations.
Il ne faut jamais négliger les effets du stress chronique sur la santé et compte tenu de ses nombreux effets et des complications qu’il peut occasionner, la vigilance et la prévention sont de rigueur.