La spondylarthrite ankylosante est un rhumatisme inflammatoire chronique qui affecte principalement la colonne vertébrale (spondyl du grec spondylos vertèbres). D’autres zones peuvent être touchées comme les articulations des membres, les tendons et les ligaments. La spondylarthrite ankylosante est une maladie auto-immune de la catégorie des spondylarthropathies, dont l’une des caractéristiques est la présence d’enthésites (inflammation de la zone de fixation des tendons sur l’os). Elle peut également atteindre l'œil (uvéite) et plus rarement le cœur ou les poumons. La spondylarthrite ankylosante frappe davantage l'homme que la femme (2,5 pour 1) et débute le plus souvent entre 15 et 35 ans. C'est donc une maladie de l'adolescent et du jeune adulte qui peut évoluer dans la durée ou se mettre en sommeil après un certain temps.
Les principaux symptômes
Ils consistent en des douleurs au niveau du bas du dos et au niveau d’une fesse, irradiant à l'arrière de la cuisse, ce qui peut faire penser à une sciatique. Ces douleurs se manifestent souvent la nuit et il s'ensuit une raideur matinale qui peut mettre plusieurs heures à disparaître. Contrairement à d’autres affections, l’exercice permet d’estomper les douleurs causées par la spondylarthrite ankylosante. La spondylarthrite ankylosante peut également se manifester par une diminution de la capacité de mouvement au niveau du dos et du thorax. L’amplitude de la respiration peut être également réduite. Parfois, les articulations des hanches, des genoux ou des épaules sont touchées, ainsi que le talon, siège de douleurs correspondant à des enthésites. Une inflammation chronique de l’intestin, du psoriasis ou encore des inflammations de l’œil appelées uvéites peuvent être associés à la spondylarthrite ankylosante. Dans les cas graves et très évolués, la colonne vertébrale peut très progressivement se raidir totalement (on parle d’ankylose totale ou de « colonne bambou »), pouvant entraîner un handicap fonctionnel parfois important, car la mobilité de la colonne vertébrale est alors très réduite.
Le diagnostic de la spondylarthrite ankylosante repose sur les signes et les symptômes précédemment évoqués. Cependant, afin d’établir un diagnostic différentiel, des analyses de sang, des radiographies ainsi qu'une IRM sont souvent demandées. Par ailleurs, sans être une maladie héréditaire, un paramètre génétique a été identifié. Ainsi, on note que 90% des individus souffrant de spondylarthrite ankylosante (et d’uvéite) étaient porteurs du gène HLA B27.
Les traitements de la spondylarthrite ankylosante
Comme pour toutes les maladies rhumatismales inflammatoires, le traitement de la spondylarthrite ankylosante vise à soulager le patient, en agissant sur la douleur et la mobilité des membres touchés et de la colonne vertébrale. Il s’inscrit dans la durée afin de prévenir les complications qui peuvent apparaitre à long terme. Les principaux traitements médicamenteux de la spondylarthrite ankylosante sont les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).
La rééducation fonctionnelle et la kinésithérapie entrent pour une large part dans le traitement non médicamenteux de la maladie. Plusieurs spécialistes dont les kinésithérapeutes, ergothérapeutes, médecins, rééducateurs fonctionnels peuvent aider les personnes handicapées par la spondylarthrite ankylosante. L’objectif est de travailler la mobilité en faisant des exercices d'assouplissement pour le cou, le tronc, les épaules et les hanches, et des exercices respiratoires visant à mobiliser les côtes. Les corticoïdes sont peu utilisés comme traitement de la spondylarthrite ankylosante. Ils peuvent cependant être utiles en injection intra-articulaire (infiltrations). Depuis quelques années, il est également fait appel aux biothérapies (médicaments issus de substances du corps humain) comme les inhibiteurs du TNF-alpha.
L'apport de la nutrithérapie
D'après Jean Seignalet, auteur du célèbre livre l'Alimentation ou la troisième médecine, la porosité intestinale serait une des causes des réactions inflammatoires et des maladies auto-immunes comme la spondylarthrite ankylosante, car elle permet le passage anormal dans l'organisme de fragments de protéines qui ne sont pas reconnus par le système immunitaire, provoquant ainsi une réponse immunitaire inappropriée. Afin de lutter contre l'inflammation chronique qui s'ensuit, Jean Seignalet propose dans son régime l'adoption d'un certain nombre de règles alimentaires, qui ont d'ailleurs été reprises par d'autres auteurs, afin d'agir sur l'inflammation sans prendre de médicaments. Ces règles alimentaires sont basées sur l'éviction du gluten et des laitages, de l’alcool, du tabac, des sodas, du café. Il préconise également des modes de cuisson douce (inférieures à 110°) en proscrivant l'usage du micro-ondes, mais aussi le choix d'une alimentation biologique riche en oméga 3 (poissons gras et huiles végétales vierges biologiques consommées crues). Enfin, il recommande une supplémentation en vitamines, minéraux et probiotiques.