Le poivron est un légume ensoleillé ! Il appartient en effet à la famille des Solanacées, qui regroupe la majorité des fruits et légumes utilisés dans la cuisine méditerranéenne, comme les tomates ou les aubergines. Succulent et chargé d’arômes en été, il se décline sur une large palette de couleurs, qui ne correspondent non pas à des variétés différentes, comme on pourrait le croire, mais au degré de maturation de ce légume de l’espèce Capsicum Annuum au moment de la cueillette. Le poivron ne vous apportera donc pas les mêmes nutriments en fonction de sa teinte ! (1)
Information nutritionnelle
Les poivrons verts, cueillis avant maturité, contiennent une dose importante de flavonoïdes, jusqu’à huit fois plus que les poivrons rouges. Ce type d’antioxydant permet de renforcer les défenses immunitaires, mais aussi de lutter contre des maladies chroniques. La consommation de flavonoïdes serait ainsi un atout contre le développement de certaines formes de cancers, ou encore de maladies cardiovasculaires (2). Paradoxalement, plus les poivrons sont cueillis à maturité et deviennent jaunes, puis rouges, plus ils contiennent de vitamine C. On estime ainsi qu’une portion de poivron rouge mûr comprendrait jusqu’à deux fois la dose contenue en moyenne dans les oranges, correspondant ainsi à 157% des apports journaliers recommandés par l’OMS (3). Cette vitamine, aussi appelée acide ascorbique, est considérée comme un excellent antioxydant et anti-inflammatoire, qui renforce les défenses immunitaires tout en étant bénéfique à la prévention de certaines affections liées au vieillissement des cellules.
À toute étape de leur maturation, les poivrons constituent également une source remarquable de vitamine A, induite par les caroténoïdes à l’origine de la couleur vive de ce légume (4). La vitamine A est la vitamine de la régénération cellulaire : consommer plus de poivrons améliorerait donc à terme la qualité de votre épiderme mais aussi de vos os. Tout comme la vitamine C, cette vitamine peut être considérée comme un antioxydant qui améliore notablement la vision et diminue le risque d’affections chroniques comme la dégénérescence maculaire liée à l’âge (5).
Comment choisir et conserver les poivrons ?
Pour choisir votre poivron, la règle est la même à tous les stades de la maturation : si sa peau est ferme et de couleur intense et que le fruit est assez lourd et semble plein, le poivron est prêt à être dégusté. Profitez-en : il a été démontré que l’optimum de ses atouts nutritionnels est atteint à ce moment-là. Si ce n’est pas le cas, un peu de patience ! Le poivron a la particularité de pouvoir mûrir même après la récolte, voire après achat. Conservez-le à l’extérieur du réfrigérateur pour accélérer le processus. La plupart des nutriments bénéfiques des poivrons sont concentrés dans leur peau, mais c’est également dans celle-ci que l’on retrouve le plus de résidus de pesticides. Si vous en avez la possibilité, préférez pour cette raison des poivrons issus de l’agriculture biologique.
Comment le cuisiner ?
Le poivron est le compagnon idéal de vos barbecues estivaux : sa chair acidulée se marie merveilleusement avec la saveur de la viande grillée. Pour une alternative végétarienne, associez-le plutôt à des aubergines. Vous pouvez aussi tester la recette du poulet basquaise, en combinant les arômes du poivron avec ceux du vin blanc et des échalotes, pour un plat à la fois économique et sain. Une variante originale : présenter le poulet cuisiné « à la basquaise » sous formes de fajitas ! Enfin, le poivron peut ravir vos papilles en soupe froide, comme la célèbre recette du gazpacho le démontre. Dernière précaution avant de le déguster : il perd certaines de ses facultés nutritives s’il est cuit à trop haute température, évitez donc de trop le cuire si la recette vous le permet. Bon appétit !
Références : (1)Marin A, Ferreres F, et al. Characterization and quantitation of antioxidant constituents of sweet pepper (Capsicum annuum L.). J Agric Food Chem 2004 June 16;52(12):3861-9. (2) Willcox JK, Ash SL, Catignani GL. Antioxidants and prevention of chronic disease. Crit Rev Food Sci Nutr 2004;44(4):275-95. (3) Martinez S, Lopez M, et al. The effects of ripening stage and processing systems on vitamin C content in sweet peppers (Capsicum annuum L.). Int J Food Sci Nutr 2005 February;56(1):45-51. (4) O'Sullivan L, Jiwan MA, Daly T, O'Brien NM et al. Bioaccessibility, uptake, and transport of carotenoids from peppers (Capsicum spp.) using the coupled in vitro digestion and human intestinal Caco-2 cell model. J Agric Food Chem. 2010 May 12;58(9):5374-9. 2010. (5) Cho E, Seddon JM, Rosner B, Willett WC, Hankinson SE. Prospective study of intake of fruits, vegetables, vitamins, and carotenoids and risk of age-related maculopathy. Arch Ophthalmol. 2004 Jun;122(6):883-92. 2004. PMID:15197064.