Le poids de la maman avant la conception, son régime alimentaire au cours de la grossesse ont une incidence sur le bon développement du fœtus et la bonne santé du fœtus.
Le poids idéal pour entamer une grossesse est fourni par l'indice de masse corporelle (IMC) qui se calcule ainsi :
IMC = Poids (en kg) / Taille2 (en m). L'IMC optimal pour procréer est compris entre 23 et 24 kg/m2. Ainsi, pour une femme mesurant 1.65 m, le poids idéal basé sur l'IMC sera compris entre 62.60 kg et 65.30 kg. Avec un IMC à 19 (soit 51.70 kg pour 1.65 m), la fécondité tombe à 25% !
L'étude parallèle de l'IMC des mères avant la conception et le suivi de leur grossesse montre que la fréquence des complications en cours de grossesse et d'accouchement est d'autant plus grande que l'écart de l'IMC de la future mère par rapport à la norme recommandée est important. Le taux d'hypotrophie est de 6% chez les femmes ayant un IMC compris entre 19 et 25 kg/m2 et passe à 18% lorsque cet indice est inférieur à 19. Cette relation entre le poids de la mère avant la conception et le poids du nouveau-né est cependant à moduler en fonction de la qualité de l'alimentation maternelle pendant la grossesse. Ainsi, une femme ayant un IMC de départ inférieur à 19 kg/m2 peut, par un apport calorique et nutritionnel élevé, avoir un enfant parfaitement sain. Par ailleurs, une femme ayant un IMC normal au moment de la conception, mais qui observe une alimentation hypocalorique durant sa grossesse, augmente considérablement le risque d'avoir un enfant de petit poids. À l'inverse, quand la mère désireuse d'une grossesse présente un surpoids, il est préférable qu'elle maigrisse avant de tomber enceinte plutôt que de faire un régime hypocalorique pendant sa grossesse. En effet, son alimentation risque d'être carencée en vitamines et minéraux essentiels au développement de son bébé.
Les besoins nutritionnels du fœtus
Les graisses
Pour que les besoins du fœtus en micronutriments soient satisfaits, la frontière entre l'utérus et le placenta doit être la plus efficace possible. Il faut pour cela augmenter la consommation d'acides gras oméga 3 et réduire les apports en graisses saturées et en acides gras Trans. Rappelons que les oméga 3 sont indispensables au bon développement du cerveau et de la rétine de l'enfant.
Les sucres
Le cerveau qui représente 2 à 3 % du poids total de l'enfant consomme 20 à 30 % de l'énergie totale. Il tire celle-ci du glucose circulant dans le sang et le rend très sensible à toute variation. Comme par ailleurs, il ne dispose que d'une très petite réserve en glycogène (forme de réserve en sucre de l'organisme), il est indispensable à toute future maman de veiller à avoir des apports en sucres lents réguliers (c'est-à-dire à chaque repas, un peu plus le soir afin de faciliter le sommeil).
Les protéines
Lorsqu'une femme enceinte est carencée en protéines, la production d'insuline est perturbée, de même que la digestion des sucres qui en dépend. Cette carence serait à l'origine de certains cas de diabète de la grossesse, affection souvent grave pour le fœtus : augmentation du risque de malformations et de décès à la naissance, puis de surpoids et d'intolérance au glucose au cours de l'enfance et de l'adolescence.
Ni trop petit, ni trop gros
La période qui précède la conception est essentielle dans la vie du futur enfant. En effet, en adoptant une bonne hygiène de vie et en équilibrant son poids avant la conception puis pendant toute la grossesse, la future maman met en œuvre un contexte favorable au bon développement du fœtus. Cet équilibre diminue sensiblement le risque de donner naissance à un bébé hypotrophique (petit poids) ou en surpoids.
Le petit poids à la naissance (ou hypotrophie) a des conséquences multiples immédiates : morbidité et mortalité accrues pendant la période périnatale et la prime enfance. Ce risque est multiplié par un facteur de 3 à 10 lorsque le poids de naissance est compris entre 2.5 et 1.5 kg, et par 10 à 50 en dessous de 1.5 kg. Ce problème d'hypotrophie se pose particulièrement chez les femmes qui ont été traitées pour stérilité. Ces cas de stérilité sont majoritairement traités par la prescription d'un inducteur de l'ovulation ou par fécondation in vitro, sans prendre en charge préalablement la correction pondérale souvent nécessaire : en général, ces femmes sont plutôt maigres. Le risque d'hypotrophie est d'autant plus augmenté que ces techniques exposent à des grossesses multiples. Aussi, le traitement nutritionnel devrait-il être antérieur au traitement de la stérilité. L'hypotrophie a également des conséquences à moyen et long terme, moins connues, mais toutes aussi redoutables. Les enfants concernés sont plus fréquemment sujets à certaines affections comme l'asthme et la schizophrénie. À l'âge adulte, ils souffrent plus souvent de surcharge pondérale et des complications induites (diabète gras, hypercholestérolémie, HTA, infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral). Enfin, les filles hypotrophiques à la naissance encourent un risque supplémentaire, celui de donner elles-mêmes naissance à des bébés de petit poids.
Le surpoids du nouveau-né. Généralement en relation avec la surcharge pondérale de la mère avant la conception, il est responsable soit de retard dans le déclenchement ou de difficultés lors de l'accouchement, soit de souffrance et de traumatismes pour le bébé. Ces événements étant eux-mêmes à l'origine de l'augmentation des risques de naissance par césarienne, d'hospitalisation et de mortalité néonatale. Enfin, le surpoids du nouveau-né est précurseur d'obésité infantile et de ses multiples complications.